Le terme de rééducation d’abord est il pertinent dans ce contexte?
En principe, une rééducation essaie de rétablir une fonction perdue ou altérée par des actions de stimulation, soit des instruments résiduels de cette fonction ,soit en utilisant des instruments de remplacement .
Comment est ce possible dans le cadre d’une fonction qui n’a jamais été en place?
A moins que l’on ne parle d’une action pratiquée par un rééducateur, sur un objet qui n’est pas sa cible traditionnelle ,par « analogie » avec ce que l’on ferait dans le cas d’une pathologie neurologique acquise.
Certains rééducateurs ont pris au mot cette analogie , puisqu’ils interprètent les troubles d’acquisition du langage oral ou écrit comme des troubles « de type aphasique »…
Une des justifications de cette conception stimulatrice est la plasticité cérébrale attribuée aux enfants.
Le problème est que dans la pathologie acquise, le rôle ,au delà de la phase aiguë, de la rééducation dans la récupération n’a pas été démontré.
Mais alors en quoi cette stimulation, si concentrée dans le temps , peut elle apporter à l’enfant plus que la stimulation de l’éducation normale?:
-Effet de renforcement positif de l’apprentissage en tête à tête ou placebo
-Focalisation par l’acte rééducatif de l’attention sur l’objet d’apprentissage ?
-Identification d’un instrument qui n’a pas été utilisé par l’éducation ?
-Construction d un outil permettant de faire l’apprentissage déficient ?
J’aimerais bien sûr connaître ces clés de l’apprentissage qui manqueraient aux enfants qui ont ces troubles du neurodeveloppement.
On a pensé en trouver dans les difficultés fines de perception auditive pour les enfants ayant des troubles du langage oral. Mais la validation scientifique s’est faite dans le cadre d’une stimulation plurihebdomadaire sur plusieurs semaines…
On a pensé les trouver aussi dans le travail métaphonologique proposé pour les enfants ayant des troubles d’acquisition du langage écrit.Mais pourquoi alors cette clé n’ouvre- t – elle pas la porte ,après plusieurs mois voire années ,malgré la plasticité attribuée aux enfants ?
Plutôt que de construire des instruments ou développer des compensations , la pratique rééducative observée ,liant bilan et rééducation orthophonique , amène à rééduquer les tests plus que la fonction .
Si on tient vraiment à ce terme de rééducation pour l’orthophonie des enfants ayant des troubles des apprentissages, il faudrait que les praticiens précisent les clés fonctionnelles qu’ils veulent utiliser et les critères de fréquence et de durée de l’intervention qui permettraient de valider le choix ou d’essayer autre chose .
Les critères d’arrêt d’une rééducation ne devraient pas être la normalisation des tests du bilan, mais de réels critères de modification de la fonction . A suivre…
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